Observer des régularités et définir des observables pertinentes dans l’étude des systèmes sociaux est une tâche ardue […] Dans cette perspective nous mettrons la focale sur la biologie en tant qu’interface épistémologique entre les sciences physiques et les sciences sociales. Nous verrons comment elle peut nous permettre de développer des outils généraux et pertinents pour traiter l’historicité (le rôle joué par l’histoire du système dans son évolution) et l’ouverture du système d’intérêt sur son environnement. Dans un premier temps, en comprenant le rôle du dispositif expérimental sur la variabilité des organismes. Puis, dans un second temps, la manière dont le découplage temporel entre des processus permet une forme de reconstruction « in vivo » du rôle joué par ces dispositifs expérimentaux. Enfin, nous développerons la perspective d’appliquer ces outils aux systèmes sociaux et les limites de cette extension.
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Le social comme langage
Qu’est-ce que le « social » ? C’est la question d’ouverture du dernier chapitre du livre Logics of History de William Sewell. Le « social » est une notion fondamentale des sciences sociales devenue commune, vague, saturée, qui a été noyée dans les multiples significations que les travaux sur le sujet lui ont donné au cours du temps.
Afin de prévenir le péril épistémique que le flou de la notion fondatrice des sciences sociales faisait courir à ces disciplines, Baker proposa une définition abstraite et générale du « social » comme signifiant :« la totalité des interdépendances dans les relations humaines ».
Cette définition constitue le point départ de la métaphore linguistique du social développée dans l’ultime chapitre du livre de Sewell. En suivant cette définition, comprendre ce qu’est le « social » revient donc à comprendre la manière dont est produite cette « interdépendance des relations humaines ».
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